Depuis la mort de Samuel Paty, la question de la laïcité à l’école apparaît cruciale. D’après un sondage, 7% des enseignants affirment avoir subi des pressions extérieures pour empêcher la mise en application de la laïcité en classe. Dans les réseaux d’éducation prioritaires, ce chiffre monte à 19%. Il s’agit souvent de parents, mais aussi de militants qui tentent d’infiltrer l’espace éducatif en interpellant les élèves.
Des écoles qui échappent au contrôle de l’État.
À Toulouse, dans le quartier du Mirail, on trouve une école primaire où l’enseignement de l’histoire, de la géographie et des sciences est banni. L’école accueille 50 élèves. Seul le Coran, l’arabe, le français et les mathématiques y sont enseignés. Les professeurs femmes y sont intégralement voilées.
En Seine-Saint-Denis, une école clandestine se trouve au pied d’un immeuble. Elle n’est pas reconnue par l’État. Les parents interrogés affirment que l’enseignement public irait à l’encontre de leurs croyances religieuses.
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Dans le Val d’Oise, 90 enfants quittent l’école publique chaque année.
Alors comment faire quand le politique ne semble pas se soucier de ce phénomène de mépris de la laïcité dans certains quartiers ?
Les caricatures jouent un rôle important dans la société. Qualifiées par certains de trop provocantes, vulgaires voire même racistes. Quel impact peuvent-elles avoir ?
Les caricatures religieuses font polémiques. Celles concernant les musulmans font actuellement débat. Certains dirigeants sont offusqués et parlent d’atteinte à l’Islam. La représentation du prophète a été l’élément déclencheur du questionnement de la limite entre l’irrespect et l’exagération.
La mort du professeur S. Paty a fait ressurgir une réaction haineuse exacerbée envers ces dessins qui poussent à la réflexion. Ils peuvent blesser et humilier une communauté toute entière. L’Islam interdit la représentation de Mahomet. Beaucoup pensent qu’il faut respecter ce qui est sacré chez les autres.
Décapitation, fusillades, attentats. La liberté d’expression s’arrête là où la haine pourrait commencer. duBus se positionne: « Les limites sont des bancs de sables invisibles, elles changent et évoluent. Il ne faut pas choquer pour choquer. » Après le drame du professeur, Macron se prononce : « Il ne faut pas renoncer aux caricatures », créant un fossé avec le monde musulman. En réaction, Erdogan décide de boycotter les produits français.
Conflits, impact économique, division entre les peuples. Les caricatures ne sont pas innocentes. La notion de respect varie d’un pays à l’autre. Dans un pays, ces dessins peuvent basculer dans l’exagération inutile, dans l’autre il peut envoyer son auteur à la mort.
«L’Eglise, qui est très homophobe en public, est en fait animée par des cardinaux et des évêques très souvent homosexuels eux-mêmes », déclare Frédéric Martel, l’auteur du livre « Sodoma : Enquête au cœur du Vatican ».
Alors qu’à l’Antiquité, les mariages entre personnes de même sexe étaient courants dans les classes supérieures, la montée du christianisme a tout bouleversé. L’homosexualité fut alors considérée comme hérésie et sévèrement punie.
Depuis le XXIe siècle, l’Église catholique tend à s’ouvrir et commence à accueillir les personnes homosexuelles. Des mouvements voient alors le jour tels que « David et Jonathan » à Paris ou encore la « Communauté du Christ Libérateur » à Bruxelles.
Le paradoxe de l’Eglise
Tous ces avancements ne font que s’intensifier depuis que le Pape François est au pouvoir. En effet, alors qu’il montre une certaine tolérance par de petites phrases, il est énormément attaqué par des cardinaux homophobes. Ces mêmes cardinaux qu’il dénonce comme « menant une double-vie » ainsi que le montre Frédéric Martel dans son livre.
Lors de la diffusion du Documentaire « Francesco » à la fête du Cinéma de Rome, on peut voir le chef de l’Eglise catholique soutenir l’union civile pour les couples homosexuels. Une porte ouverte vers une reconnaissance des relations de couple de même sexe et non plus seulement des personnes homosexuelles.
Après plus de 5 ans d’attente, le procès des attentats de janvier 2015 a pu enfin rendre son jugement. Un total de 14 personnes ont été jugées dont 3 qui n’ont pas pu être présents.
Le procès des attaques de Charlie Hebdo a député le 2 septembre 2020. Après 54 jours d’audience et suspendu pendant un mois à cause de la crise sanitaire, le verdict a enfin pu être rendu ce 16 décembre. Les 14 accusés ont été condamnés à des peines de prison entre 4 et 30 ans.
Déroulement du procès
Pendant plusieurs semaines, les deux parties se sont défendues devant des magistrats professionnels. D’un côté, la partie civile qui défendait les victimes de ces attentats terroristes et, de l’autre, les accusés complices des auteurs qui ont été abattus pendant les faits. 150 experts et témoins ont défilé devant cette cour. Il était temps pour les victimes que justice soit rendue pour qu’ils puissent tourner la page. Ce n’est pas pour autant que Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, arrêtera de se battre pour la liberté d’expression. Il se battra non pas pour le droit des dieux mais pour les droits des hommes comme énoncé dans le Quotidien.
Plusieurs autres évènements suite à ce procès ont eu lieu. Un attentat contre les anciens locaux de Charlie Hebdo, l’assassinat du professeur Samuel Paty, une crise internationale après la republication des caricatures…. Serons-nous certains que cet attentat n’engendrera pas d’autres désastres comme ceux énoncés juste avant? Serait-il temps pour les victimes de tourner la page?
Satirique, journalistique ou humoristique, l’essence de la caricature est souvent oubliée(1). Son essence consiste à rendre visible ce que masque la vision convenue tout en la tournant en dérision et exagération. Son rôle est multiple et fait partie de notre patrimoine… Sa pertinence relève de l’inventivité du caricaturiste. La liberté de création du caricaturiste serait-elle en danger en 2020 ?
Suite aux événements qui se sont déroulés en France notamment, la question de la liberté de création des caricaturistes a été fortement débattue. Elle reste un sujet complexe, ambivalent. Aristote, dans sa Poétique antique, évoque que la caricature est une sorte de «représentation grotesque de l’homme »(2). La fonction de la caricature était déjà d’amplifier et de grossir les traits dans l’optique de provoquer une réaction, de créer une exagération humoristique. De nos jours, la limite entre la dérision et l’irrespect reste parfois floue et mal perçue.
Quand la caricature se déguise
En 2020, une fois de plus le carnaval d’Alost, réputé pour ses chars et le monde qu’il amène chaque année fait polémique(3). Depuis ces 15 dernières années, le côté délibérément provocateur des chars se fait de plus en plus sentir. L’année derrière, ils véhiculaient des stéréotypes antisémites ce qui avait provoqué de vives réactions. Si ce n’était pas une première, c’était la fois de trop. Réaction de l’UNESCO ? Retirer ce carnaval de sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Selon l’UNIA (Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances), qui a réceptionné de nombreuses plaintes, c’était à la commune de trancher. L’avis n’a pas été partagé par la Commission européenne ni par Sophie Wilmès qui ont toutes deux condamné le carnaval. Scandalisée, la première ministre de l’époque a déclaré qu’« il porte préjudice à nos valeurs ainsi qu’à la réputation du pays ».
Selon la loi, il est autorisé d’utiliser sa liberté d’expression quitte à choquer, inquiéter et offenser. Et en effet , le carnaval aura bien lieu en 2021, comme l’assure le bourgmestre flamand Christoph D’Haese (N-VA), peut-être même en été !
La caricature dans les limbes des réseaux sociaux ?
Dès la publication d’une nouvelle caricature, c’est la valse des réactions et des interprétations. Les caricaturistes n’y échappent pas. Ils tombent sous le feu des projecteurs. Les réseaux sociaux pourraient-ils avoir un certain contrôle sur les caricaturistes?
Une caricature réalisée à un échelon local peut recevoir un écho mondial. Au New York Times(4), la caricature d’Antonio Moreira Antunes qui mettait en scène Donald Trump et Benyamin Netanyahou fait scandale(5), jusqu’à déclencher des licenciements en série. Cette situation pourrait-elle, un jour, se produire en Belgique ?
Dans un article du Soir publié le 11/06/2019(6), Pierre Kroll répond sans ambiguïté à cette menace latente de licenciement : « Non, ça ne m’étonnerait pas que cela arrive. Pas par censure mais par lassitude face aux réactions trop nombreuses qui arrivent ». Par leurs commentaires, certains rêveraient de dicter sa conduite à Pierre Kroll, et ce qu’il peut dessiner ou non.
duBus caricaturiste, m’a répondu lors de notre entretien: « Non surtout pas pour une caricature de Donald Trump au contraire, ils seraient plutôt en train d’ en demander plus que d’habitude. J’ai toujours eu des bons rapports avec mes rédacteurs en chef. S’il y a un dessin qui pose problème, on discute. » Il précise : « C’est vraiment une relation de confiance qui s’établit entre un journal, son lectorat et le caricaturiste. Mais on n’est effectivement pas à l’abri d’un revirement de situation, ça c’est comme partout ailleurs et on verra à ce moment-là ».
Ailleurs c’est mieux?
Les caricatures existent partout dans le monde. Inspirées par des régimes politiques, leurs dirigeants, Dieu ou des figures saintes. Elles peuvent toutefois porter préjudice à leurs créateurs. Naji-al-Ali, caricaturiste palestinien, a été assassiné en 1987 pour avoir exprimé son soutien à la lutte contre l’oppression israélienne. Wang Liming, caricaturiste Chinois, connu pour pratiquer la satire contre le régime mis en place, fut arrêté pour avoir repartagé un tweet, l’obligeant à mettre fin à ses activités.(7)
Des caricatures politiques font également courir des risques à leurs auteurs dans de nombreux autres pays. Au Maroc, Khalid Gueddar, fut condamné à 4 ans de prison pour avoir osé une représentation du Roi Mohamed VI. Récemment des pays plus proches, tels que l’Autriche, le Danemark et la France ont connu scandales et médiatisation à propos de caricatures de figures saintes (8). L’autrichien, Gerhard Haderer a publié une caricature représentant Jésus en hippie et en surfeur, offensée, la Grèce l’envoie en prison pour blasphème.(9)
La vision de l’un n’est pas celle de l’autre
Si tous les caricaturistes ne partagent pas les mêmes idéologies, il existe malgré tout certaines convergences au niveau de leurs dessins. Le témoignage de trois caricaturistes permet de faire un bref tour d’horizon et de nuancer leur perception du danger de leur profession.
Pierre Kroll, dans plusieurs journaux (10), évoque : « La fonction d’un caricaturiste est de distraire et d’un peu éditorialiser. » Il pense que son métier est en danger et pourrait disparaître. Il éprouve de plus en plus de contraintes dans son processus créatif et craint que les journaux cessent de publier ses caricatures. Pour lui, depuis Charlie Hebdo trop de personnes s’intéressent à ce métier. A la suite de l’attentat il a reçu des mails d’intimidation mais affirme ne pas avoir peur. Selon lui, il ne faut pas mettre tous les dessinateurs dans le même panier.
duBus se prononce : « La fonction d’un caricaturiste est d’alléger l’actualité, de faire sourire et en bonus de faire réfléchir. C’est comme mettre des blancs en neige dans la mousse au chocolat. » Il ne se sent pas en danger , il pense que le monde aura toujours besoin de ce talent. D’autant que ceux-ci font plus de vues sur un site que les articles eux-mêmes. Il s’estime déjà heureux d’avoir pu exercer ce métier pendant 20 ans. Sa seule crainte est le manque de relève dans la profession, mais il reste optimiste, il ne s’en inquiète pas outre mesure. Il n’a jamais reçu de menace de mort. Il se décrit plus comme « le mec au fond de la classe qui fait sourire ces copains en riant du prof ». Il précise bien qu’il n’engage que lui dans ses dessins.
« La fonction d’un caricaturiste est de transmettre. » Déclare Nicolas Vadot. Les informations circulent. Son but est de les centraliser sans le faire « exprès ». Selon lui, la caricature n’est rien d’autre qu’établir un lien entre l’enfance et l’innocence. Il vise la dérision tout en étant pertinent. Le challenge est d’arriver à être pertinent et impertinent à la fois. Vadot ne souhaite pas « choquer pour choquer », mais bien comprendre la culture des autres pour rester dans le respect. C’est pour cela que Nicolas Vadot ne se sent pas en danger.(11)
Les limites … Que dit la Loi ?
La liberté d’expression est un droit fondamental. Ce droit est conservé peu importe les propos ou discours que l’auteur a tenu, que les propos soit choquants ou provocants. Cependant l’exercice de cette liberté comporte des devoirs et des responsabilités, et pourra donc être soumis à certaines restrictions, conditions et sanctions.(12)
Le délit de blasphème ? En Belgique et en France l’outrage à la religion n’existe pas. Une religion est une croyance, une opinion et toute opinion est critiquable. Toutefois, la Belgique n’autorise pas l’outrage aux objets de culte ni l’incitation à la haine(13). La liberté d’expression est donc un principe mais elle n’est pas absolue car elle comporte des limites.
La caricature a pour but de susciter la controverse. Elle est nécessaire à la société et permet d’exprimer des avis et de prendre du recul. Les avis divergent chez les caricaturistes quant au danger de leur métier et tout dépend du pays. La Belgique permet une liberté de création des caricaturistes quasi totale, même si certains sujets créent encore polémique. Cette liberté de création continuera-t-elle d’exister ou sera-t-elle détruite, voire étouffée par l’autocensure que certains caricaturistes s’imposent ?
Pour en savoir un peu plus
Il existe une association qui vise à défendre les caricaturistes Cartooning for peace. Cartooning for peace qu’est-ce que c’est ?
Cartooning for peace c’est un réseau engagé de dessinateurs de presse internationale qui ont le désir de lutter pour le respect des cultures et des libertés avec une touche d’humour. Les valeurs défendues par cette association sont celles des libertés fondamentales et de la démocratie. Elle vise à faire respecter l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui consacre la liberté d’expression.
L’essence de ce réseau, c’est de respecter le pluralisme des cultures et des opinions et de combattre les préjugés et le conformisme intellectuel tout en apportant un regard critique et ironique de la société. Les dessinateurs peuvent alors dialoguer et confronter leurs différentes convictions. C’est un forum et un lieu de rencontre. Il donne de la visibilité à ceux dont la liberté est menacée et qui sont empêchés d’exercer en toute liberté leur métier, il apporte un véritable soutien. Ce réseau est aussi celui de tous ceux qui refusent l’intolérance, sous toutes ses formes.
Louise Hannesse. J’ai 19 ans mais j’en parait 15… Je suis en première à l’ISFSC en communication. Je suis depuis toute petite contre les injustices, j’ai donc souvent pris part à des débat pour essayer de faire bouger les choses. J’adore l’art, la mode, les voyages. Mais j’aime aussi lire l’actualité, m’intéresser aux autres.
La liberté d’expression en 2020 en Europe est plus fragile qu’on ne le pense. Cette liberté varie en général de pays en pays en fonction des différents régimes totalitaires, démocratiques ou encore dictatoriaux. Certains d’entre eux ruinent cette liberté de s’exprimer et ne respectent en aucun cas cet état de droit que nous avons en Belgique. Avoir cette opportunité ne nous permet pas d’en abuser pour autant.
Quelles limites devrons-nous nous mettre pour éviter ces régimes? D’après Michel De Maegd, ancien journaliste et actuel député fédéral : » la liberté d’expression n’a qu’une seule limite, la loi. ». Pour lui, c’est la seule limite imposée, chaque individu a l’opportunité de s’exprimer tout en la respectant. Toutes autres limites seraient subjectives et favoriseraient de sérieuses critiques.
Qu’est-ce que la liberté d’expression ?
Considérée comme une liberté fondamentale, la liberté d’expression est inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (ONU 1948, article 19) : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre sans considérations de frontières les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Elle suscite donc de nombreuses critiques; pourtant il suffirait de se rendre compte de la chance qu’on a d’avoir un régime comme celui là. Comme Michel De Maegd l’a affirmé : « Il suffit de voyager pour voir que c’est un luxe de faire partie d’un régime démocratique. ». On peut le remarquer dans certains Etats où voyager dans le monde n’est pas autorisé. Des Etats vivant la dictature comme la Biélorussie. Pourtant, malgré ces avantages, nous sommes loin d’un régime stable.
D’un point de vue politique
Un député est un élu du parlement qui contrôle le gouvernement et travaille pour le législatif. Il a comme tout citoyen le besoin de contre-pouvoir en dénonçant certaines failles du gouvernement. L’affaire du Samusocial à Bruxelles est un bon exemple car il a été dénoncé par des députés bruxellois.
La liberté est mouvante à travers nos époques et ses différents régimes qui évoluent au gré des votes des électeurs, des crises telles qu’on le vit aujourd’hui avec la crise sanitaire (Covid 19) et des humeurs des électeurs. Cette évolution alimente le complotisme ainsi que les populismes au sein des états. Ce droit est constamment mis en danger et ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Tout de même, d’après Michel De Maegd, il est bien loti en Belgique car il est protégé par la loi qui a évolué au fil des années pour avoir un effet le plus optimal possible.
Cette profession de politicien n’est tout de même pas à l’écart de certaines critiques. Certains partis comme les partis extrémistes mettent en danger cette liberté d’expression. Ainsi que quelques pays de l’union Européenne qui ne respectent pas le traité international de la convention de sauvegarde des droits de l’homme qui a été signé à Rome le 4 novembre 1950. La Hongrie ou la Pologne sont des exemples à ne pas suivre qui ne respectent pas ce traité. Des zones LGBT free font preuve de discrimination à l’encontre des homosexuels, des transgenres, des gays et des lesbiennes, tout ça au sein même de l’Union Européenne. Cependant, il est tout à fait autorisé de défendre ces idées tout en la respectant, ce que certains partis n’arrivent pas à faire. Ces groupements politiques abusent du pouvoir qu’ils ont pour faire régner leur opinion sans tenir compte de l’opinion des autres citoyens.
D’après Michel De Maegd : « Je crains l’instrumentalisation de mes propos, j’ai peur que l’on ne prenne qu’une partie de phrase. ». C’est malheureusement le désavantage de notre génération, une génération basée sur des titres trompeurs, une génération qui ne vit que par les réseaux. Comme on le sait, les réseaux sociaux ne donnent pas souvent les bonnes informations. Les pièges aux clics est l’un des exemples les plus explicites. Des titres exclusivement destinés à attirer l’attention d’un maximum d’internautes. Une solution pour ce problème pourrait être d’inscrire la neutralité d’internet dans la loi et les règlements. Le 15 août 2016 le débat était sur la table de l’international Federation of Library Associations and Institutions (Ifla).
Michel De Maegd Ancien journaliste et actuel député fédéral Photo prise pendant l’interview par Eugénie Cayphas, 1ère
D’un point de vue journalistique
Un journaliste est une personne qui recherche, écrit, vérifiant les informations afin de distribuer une information de manière pertinente. D’après Michel De Maegd : « Un bon journaliste est curieux, historien de la semaine, indépendant, se soucie de la vérité et ne tombe pas dans la facilité. »
Cette profession de journaliste demande beaucoup de neutralité et d’objectivité. Ces deux notions permettent aux journalistes de faire abstraction de leurs pensées, leurs émotions, leurs convictions pour faire en sorte de rédiger un article neutre des faits énoncés d’actualité ou passés. Il ne peut pas se permettre de sortir une information orientée politiquement, par exemple, sauf si le journal lui-même l’est. Toutefois, certaines situations plus délicates telles que des attentats, des massacres, leur permettent de mettre leur neutralité de côté. Ils restent humains, et comme tout autre citoyen, ils ont des sentiments et de l’empathie. Comme le philosophe britannique Hume déclarant que ces deux vertus permettent de fonder un jugement. Grace aux sentiments moraux, on va faire la distinction du bien et du mal. On observe les faits et, par empathie, l’idée que nous avons devient une impression, et c’est par cette impression que nous ressentons un sentiment et que nous élaborons un jugement moral. Ainsi les éditoriaux constituent des articles où ils donnent leur avis, font des commentaires,…
Faisant partie aussi du contre-pouvoir, un chroniqueur a la capacité d’éclaircir les failles, les enquêtes, les faits de corruption en étant libres d’agir « en étant loyal » comme l’a annoncé Michel De Maegd pendant notre interview. Le journalisme a été défini comme « Quatrième pouvoir », opposition aux trois autres pouvoirs de l’état (le législatif, l’exécutif et le judiciaire). Pourtant, il n’a rien à voir avec eux. C’est là qu’on se rend compte du pouvoir qu’ont les journalistes, et aussi le danger que cela représente. C’est pour ces raisons que des lois et des règlements sont mis en place pour faire en sorte de ne pas abuser de cette « puissance ». La déontologie journalistique permet elle aussi d’éviter les excès en matière de médias. Aussi appelé Conseil de presse, il veille à ce que les journalistes respectent les règles établies par différents membres de cet organe.
La liberté d’expression n’est limitée que par la loi.La convention des droits de l’homme et la constitution le précisent. Certaines autres lois publiées dans le moniteur Belge telles que la constitution Belge Art. 19 et 25, sont aussi là pour l’encadrer. Les insultes, les diffamation, le racisme, la xénophobie… sont des exemples d’expression toute à fait interdites sous peine de sanctions. Mais Est-ce qu’elle sera un jour sans limites? La liberté d’expression suscitera-t-elle toujours autant de critiques? Disparaitra-t-elle un jour?
Pour en savoir +
Michel De Maegd n’est pas le seul journaliste a s’être redirigé vers le monde politique. Florence Reuter actuellement Bourgemestre de Waterloo et ancienne journaliste pour RTL-TVI. Ainsi que Siegfried Bracke, une ancienne figure emblématique de la VRT et actuel président de la Chambre des représentants en Belgique. Deux autres présentateurs de la RTBF Anne Delvaux et Olivier Maroy ont eux aussi quitté cette profession pour exercer des fonctions politiques.
Eugénie CAYPHAS Je suis âgée de 19 ans. Je suis étudiante en 1e année de communication à l’ISFSC.